Harry Potter et le prince de sang-mêlé
J'ai vu ce film lundi au cinéma CGR Le Castille de Poitiers, salle 7.
Ecrit par Steve Kloves, d’après le roman de J. K. Rowling
Réalisé par David Yates
C’est le sixième épisode de la saga. Il a été précédé par les films Harry Potter à l’école des sorciers, Harry Potter et la chambre des secrets, Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban, Harry Potter et la coupe de feu et Harry Potter et l’Ordre du Phénix. J’ai vu les quatre premiers épisodes, avec une préférence pour le troisième opus.
Je n’ai pas – encore – lu la saga de J. K. Rowling. Ayant vu les quatre premiers films il y a une éternité, me semble-t-il, je n’en avais plus de souvenirs en entrant lundi dans la salle.
J’en suis ressorti désappointé : je n’ai pas tout compris au film. Il m’a semblé qu’il y avait des moments longs, des moments acolés… surtout, j’ai eu cette désagréable impression de voir quatre films dans un seul. Après une brève introduction, nous avons :
A la recherche du prince de sang-mêlé ;
Voldemort et l’Horcruxe ;
Drago Malefoy et l’armoire magique ;
Les problèmes sentimentaux des lycéens.
Ces films n’auraient de commun que les personnages. Pourtant, dès le très bref prologue, on nous annonce que c’est la suite du long métrage précédent, avec des éléments forts : on nous informe sur un fond de nuages que « j’ai tué Sirius Black », on voit des mangemorts qui tuent ou prennent une personne, on voit des photographes qui flashent Harry, on se demande si Harry n’est pas l’élu (ne me demandez pas de quoi).
Etudions l’introduction, avant de nous intéresser plus particulièrement à ces quatre histoire.
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L'introduction
C’est embarqué par les questions soulevées dans le prologue (mais qui est Sirius Black, se demande le néophyte) que l’on arrive dans un fast food. Harry drague une serveuse. Dumbledore apparait, et l’histoire oublie la serveuse par la suite. A quoi a donc servi l’installation de se personnage qui disparaît tout de suite ? La fille apparaît comme personnage inconnu au début mais n’a pas d’influence sur le reste de l’histoire…
Généralement, les personnages que l’on présente au début sont partie prenante de toute l’histoire. Soit, ils nous sont sympathiques mais ils se font tuer, pour que le protagoniste prenne toute son ampleur (que le héros joue un rôle ou non dans la scène) ; soit, dans le théâtre classique par exemple, des personnes qui resservirons décrivent le protagoniste absent ; soit, le thème qui est développé dans cette séquence finit par hanter le protagoniste et lui donne des remords. Il faut noter la différence entre un personnage et une foule de figurants.
Là, la serveuse ne sert à rien, les regrets d'Harry de lui avoir posé un lapin s'estompent trois minutes après, et cette présentation fait d'Harry un personnage un peu antipathique.
Dans le cas de ce film, pour donner une plus grande importance à cette jeune femme, quelque chose comme : « je ne me suis pas excusé d'avoir posé un lapin à la serveuse mignonne » donnerait une raison supplémentaire à Harry pour ne pas aller déclarer sa flamme tout de suite à Ginny, la sœur de Ron.
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Les problèmes sentimentaux des lycéens
J’ai le moins à redire sur cette partie : elle est bien écrite… et très bien jouée.
Je ne mettrais qu’un bémol : il y a deux intrigues amoureuses, Harry-Ginny-Romilda et Hermione-Ron-Lavande. Autant la seconde est bien développée, hormis sa résolution sur laquelle je vais revenir ; autant, la première intrigue est un peu inexpliquée (causes, conséquences) et le problème avec Romilda est vraiment survolé. Pourtant, Après avoir fait un cours de potion et de filtre d'amour, Hermione prévient Harry du danger de Romilda, une amoureuse intéressée (elle croit qu’il est l’élu). Romilda envoie des bonbons de chocolat ensorcelés à Harry, que Ron, gourmant, mange. Harry sauve Ron et soudain il est plus ou moins avec Ginny, sans que la liaison entre eux n'ait été spécialement expliquée… Si l’on regarde le scénario comme un canevas de fils, ces fils ci sont lâches, détendus. Je précise que le montage n’aide pas à sentir la force et la perfidie de la relation de Romilda.
Quant à la relation Hermione-Ron-Lavande, elle est très sensible. Hermione dit à Ron qu’elle l’aime, sans l'avouer explicitement. Par la suite, Ron se pose des questions, avant d'être embrassé par Lavande Brown. Entre temps, Hermione se fait draguer par Dean Thomas. L'embrasade précédente ayant eu lieu sous les yeux d’Hermione, Harry cherche à la consoler. Ce qui n'empêche pas Hermione, jalouse, d'ammener Dean à un regroupement pour que Ron se sente trompé… Mais il ne sera pas présent : il mangera les bonbons de Romilda pour Harry et tombera malade. Hermione sera la première à son chevet, suivit par Lavande qui va engueuler cette dernière… et pour mettre un terme à cette dispute, Ron, inconscient des les tréfonds de son sommeil, va susurrer le nom d’Hermione. Une fois réveillé et en pleine forme, il ne comprends, pourquoi Lavande lui fait la gueule. La résolution de cette intrigue fait très ‘deus ex-machina’, comme si le scénariste ne savait pas comment l'achever. Cette fin gâche hélas un peu l’histoire.
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Drago et l’armoire magique de Poudlard
J’appelle ainsi cette sous-intrigue, car ce qu’il fait avec cette armoire est passionnant. Drago, pour mémoire, c’est le méchant lycéen qui est dans la même classe qu’Harry. Avant de commenter plus en avant, remémorons-nous les évènements de l'histoire :
Je ne me souviens plus si les mangemorts emmènent Drago voir une penderie qui communique avec celle de Poudlard. Le professeur Rogue est forcé de faire un serment inviolable vis-à-vis de sbires de Voldemort pour protéger Drago. A l'école des sorciers, sous une forme scientifique, Drago expérimente l’armoire magique, pour essayer faire passer quelqu’un au travers. Il commence par tester le passage avec du végétal. Il n'arrive pas à faire totalement partir puis revenir la pomme qu'il a choisi : il perdra un éclat en route.
Ensuite, il va étudier le passage avec un animal : un petit oiseau. Mais ça ne marche pas non plus, et l'oiseau meurt pendant l'aller-retour. Enfin, il essaye avec un deuxième oiseau, qui lui disparaîtra. Après ça, Drago doit tuer Dumbledore, mais se rétracte de cette responsabilité. Rogue est obligé de le faire à sa place et vraisemblablement à contre coeur.
Les passages avec meuble étant muets, il n'y a que le jeu de l’acteur qui nous aide à comprendre les complexes de Drago Malefoy. Tout ce qu'il fait avec la pomme et les deux oiseaux a une tendance à la destruction ; mais il est tiraillé entre la mort et la vie. Il doit le faire, mais en même temps, il est dérangé de faire une chose pareille. Ceci rend le personnage vraiment attachant, et l'on regrette qu'il ne soit pas plus développé dans le film. Car son tiraillement en fait un personnage extrêmement humain, et l'on souffre avec lui. C'est en ce sens qu'il aurait fait un méchant parfait dans le film. Mais cette action est disséminée, ce qui lui fait perdre de la force. Harry affronte pourtant Malefoy par deux fois. Au tout début, dans le train, la bataille n'a pas vraiment de sujet. Juste pour le caractériser en méchant, puisqu'il casse le nez d'Harry (il faut dire qu'on a un Harry espion, ce qui n'est pas dénué de risque). Ensuite, à côté de l'armoire, mais là encore, le sujet s'estompe.
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Voldemort et l’Horcruxe*
Harry doit affronter Voldemort à tous les épisodes.
Cette intrigue est donc l’intrigue principale : après l’introduction, nous entrons tout de suite dedans : Dumbledore et Harry vont chercher Horace Slughorn pour le remettre à son poste de professeur des potions, afin d’obtenir un souvenir complet de sa rencontre avec Voldemort, alors appelé Jedusor. Apprenant que Voldemort sait faire les Horcruxes* et en a créé 7 avec sa propre âme, Dumbledore cherche les derniers pour les détruire : il en a déjà deux. Dans l'épisode, il va boire le liquide qui protège le troisième Horcruxe. Il est dommage qu'à ce moment précis un effet de montage pourrisse le scénario : au moment où Dumbledore dit à Potter qu’il a besoin de lui, on voit des images ‘qui réveillent’ le spectateur, procédé de montage qui sera repris par la suite lorsqu’ils seront dans la grotte où se trouve la boisson…
Cette intrigue est très belle, esthétiquement. Du point de vue du scénario, elle ne recelle pas de trésors, hormis le sacrifice de Dumbledore. Sinon, nous avons deux souvenirs : le souvenir que Slughorn a laissé à Dumbledore, mais qu'il a piraté pour effacer ce qu'il a dit, et son vrai souvenir. Mais il n'y a pas d'interraction entre les deux moments, ceux des souvenirs et le temps présent, sinon la recherche de la vérité par Harry. Les souvenirs ne sont hélas traité que comme des objets, comme si c'était une bande audio qui aurait été coupée...
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A la recherche du prince au sang-mêlé
Cette histoire, la plus importante d'après le titre, est plus que survolée : Harry trouve le livre de potions dudit prince, sur lequel ce dernier a griffoné ; Hermione lui dit qu’elle a cherché qui pouvait-il être dans la bibliothèque mais elle n’a rien trouvé ; à la fin du film, le chevalier au sang-mêlé se présente.
Cependant je ne vous dirais pas qui est ce mystérieux personnage, ce détail ayant tellement peu d’importance, à la fois pour nous qui sommes plus poussés vers les autres intrigues, que pour les personnages du film, puisque c’est révélé presque entre deux portes : il révèle qui il est, puis il part. Mais sinon qu'il est fort en potion et qu'il a suivit les cours de Slughorn, quel est son intérêt ?
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Il s'en passe des choses à Poudlard !
En fait, en développant bien chacun des sujets, il y avait de quoi de faire quatre films d’une heure. Mais hélas, ce n’est pas le cas : le film dure 2h1/2. Pourtant, malgré le nombre de choses qu’il s’y passe, le film paraît long et ennuyeux. Les acteurs jouent bien, ils ont des gueules, et le cadreur sait cadrer : l’histoire – et dans une moindre mesure le montage – pèche.
Il y avait peut être une hésitation sur le protagoniste de l'histoire. Est-ce Potter, est-ce Malefoy, est-ce Hermione ? C'est Boileau qui répondait, je crois à la question de la multiplicité de protagoniste : « certes, disait-il, on peut mettre plusieurs personnages principaux, mais ce ne sera pas une bonne pièce. » Ceci n'est pas étonnant, car on perd le spectateur...
Voici enfin le trailer :
Harry Potter 6 - Bande-annonce VF
*Horcruxe : système de magie noire qui peut enchainer une âme à un objet et non plus à un corps. Pour créer un Horcruxe, il faut tuer quelqu'un (ce qui endommage l'âme)
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