Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Un amour fictif
20 septembre 2009

Inglorious Basterds - inglorious Bastards

Inglorious Bastards

19123474

écrit et réalisé par Quentin Tarantino.
(le scénario a été publié en français aux éditions Robert Laffont, collection pavillon poche)

Résumé :
Shosana est l'unique rescapée d'une fusillade tuant le reste de sa famille. Les Inglorious Basterds, groupe armée ayant pour but de "tuer du nazi" commencent leur travail, travail qui incommode Hitler. Quelques années plus tard, on retrouve Shosana qui tiend un cinéma. Un SS, héros de guerre qui a un film à sa gloire (avec lui-même dans le rôle titre) tombe amoureux d'elle, et veut que son petit cinéma accueille l'avant première, avec toute la clique gradée, dont le colonel Landa, celui qui a tué la famille de Shosana et... Hitler.
Une actrice agent secrêt aide un groupe allemand allié à joindre les Inglorious Bastard, mais tout ceci dégénère avant qu'ils n'aient pu prendre le contact : une fusillade tue tous les allemands et seule l'actrice s'en réchappe. Finalement, elle trouve un moyen pour faire entrer les bastreds dans le cinéma. Ils sont démasqués par le colonel Landa. Parallèlement à cette action, Shosana a elle aussi prévu un moyen pour réduire ce groupe nazi à néant : faire bruler les pellicules des "films-flammes" pour enflammer le cinéma.
Finalement, elle se trouve prise par le soldat Nazi qui veut lui faire l'amour (coûte que coûte) et qui finira par la tuer. Le colonel Landa négociera avec les Inglorious Basterds pour avoir de quoi s'en sortir après la guerre... ce qui se passera à moitié.

IB10

Le genre du film

Tarantino nous préviens dès la typo du titre : ce sera un film de références. Effectivement, dès les premières images (et toute la première partie) ce sera tourné façon western. Le titre du premier chapitre nous indique que la guerre n'est qu'un prétexte à un patchwork :

Chapitre un :
" il était une fois...
en France, sous l'occupation nazie "

Traiter des batard non glorieux avec une telle présentation, c'est bien se moquer d'eux. C'est ainsi que nous entrons dans une parodie-clin-d'oeil-référence. Dans l'utilisation de la caméra par la suite, on voit une multitude d'emprunts, ici aux cinéma des années folles, là à celui des films noirs... emprunt à un grand nombre de genres qui peut être vu comme une espèce de patchwork, parfois mal ficelé. Car nous ne somme plus au niveau de l'histoire, mais à la façon dont on la présente. "interroger le support" comme l'aurait dit mon ancienne prof de dessin.

IBO3

Ce mélange de genre est lié à un mélange de langues. Car c'est la langue qui est moteur du film : on y côtoie l'américain, l'anglais, le français, l'allemand et même l'italien. Ce avec des accents de toutes natures... On se rend compte que le grand méchant du film, le Lieutenant "nazi" Landa, les parle toutes à la perfection, mais qu'en face, du côté des bons, que ce soit le lieutenant Aldo Raine (Brad Pitt) et ses hommes ou encore Shosana(Melanie Laurent), ils n'ont que de vagues notions, hormis leur langue maternelle.
La faute d'orthographe volontaire du titre, le basterd au lieu de bastard, indique tout de suite que le long du scénario, la langue permettra de s'en sortir. La langue, comme les coutumes : lorsqu'on fera un 3 avec les doigts, que se soit à l'anglaise où à l'italienne, la connaissance (méconnaissance en l'occurrence) de cette coutume, anecdotique à première vue, nuira à des personnages.
Finalement, si les Inglorious Basterds se servent de leurs armes pour "buter du nazi", c'est parce qu'ils sont dotés d'armes et pas d'autre chose. La toute puissance américaine qui attaque, sans savoir qui, sans savoir où, sans savoir pourquoi, ne fait que graver des croix sur les fronts des soldats : ce n'est pas avec eux que négociera le lieutenant Landa, mais avec les services de l'OSS (Organisation des Services Secrets Français, nom popularisé par la suite par OSS 117...).

Tous les personnages de ce film sont régis par des pulsions personnelles : Shosana veut venger sa famille, le Ltd Aldo veut "buter du nazi"... et, en fait, personne, parmi eux, ne semble comprendre un traitre mot de ce qui se passe. Face à eux se dresse le Ltd Landa, qui lui travaille pour son pays. Il est au dessus d'eux, et sera finalement une personne qui sortira des griffes de la guerre sans trop de dommage (s'il n'avait été face aux idées tordues du Ltd Aldo) Et encore faut-il qu'on livre le Ltd allemand sur un plateau au capitaine des blasterds : une fois menotté, il ne peut plus rien répondre.

IB06

Une autre chose participe à l'effet patchwork, une "marque de fabrique" de Tarantino : il n'arrête pas d'insérer de nouveaux personnages. Par exemple, la première partie consiste en un dialogue entre un fermier français et le Ltd Landa. Ce dialogue dure dix minutes, et l'on s'attache un peu au fermier. Mais s'il annonce Landa comme antagoniste, il présente la protagoniste à la fin, Shosana. Puis, Brad Pitt qui parle à ses hommes. On apperçoit Hitler qui trouve que le sobriquet que donnent les allemands à l'ours juif. Puis, on voit Aldo qui récupère en prison ledit homme. Puis Shosana tient un cinéma, et un SS vient la séduire. On s'approche du SS, mais il se trouve qu'il semblait ne servir qu'à rapprocher Shosana du Ltd Landa plus qu'autre chose. Une scène étrange ou l'on voit deux militaires discuter du cinéma de propagande allemande, ces derniers n'apparaissant plus par la suite.
C'était certes un gros embrouillamini que cette guerre, à ne plus savoir vraiment sur quel pied danser, mais le film donne, hélas, une impression de trop grand décousu. Oui, Tarantino s'amuse avec ses personnages, à les faire se tuer, s'entretuer, mais il est difficile de comprendre à chaque fois où l'on veut aller (sinon tuer Hitler, but authentique). A ajouter des scènes et des personnages sans fin, il génère des moments vides, qui ne sont pas toujours comblés par la comédie.

Une chose me turlupine : pourquoi vouloir montrer tant de sang à l'écran ? Pourquoi une telle escalade de la violence ? Alors que là, c'est de la violence gratuite ? Dans Kill Bill, on voyait que le sang était truqué - là, même s'il est trop rouge, il ne sort pas d'une pompe, et il y a une espèce de complaisance, vis-à-vis du spectateur lambda, complaisance morbide, qui ne m'a pas plus.

 

IB05

Enfin, le trailer :


Bande annonce d'Inglorious basterds de Quentin Tarantino

Publicité
Commentaires
Publicité