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Un amour fictif
9 septembre 2010

Big Fish 01

Bonjour,

Je vais poster mon mémoire, réalisé l'année dernière sur l'adaptation de Big Fish. Ce post s'étalera pendant les prochaines semaines.

BF_affiche

INTRODUCTION

En 1998 parut dans les librairies américaines Big Fish : un roman aux proportions mythiques, écrit par Daniel Wallace[1]. Dans la foulée, John August, scénariste américain, prit une option sur les droits du livre. Son adaptation servit de base à la réalisation de Big Fish par Tim Burton. Le film sortit en salle en janvier 2004.

Le principe de l'adaptation cinématographique consiste à transposer un texte en film, en opérant des modifications souvent sur la forme, parfois sur l'esprit original. Car l’esprit du livre peut être tordu selon le bon vouloir du scénariste : François Truffaut l’a noté dans Une certaine tendance du cinéma Français[2] en prenant pour exemple l'adaptation du Journal d'un curé de campagne de Bernanos par Aurenche et Bost d'une part et Robert Bresson d'autre part. Alors que le récit de Bernanos est empreint d'une grande spiritualité, Aurenche et Bost ont écrit une adaptation qui aurait donné un film antichrétien, quand Bresson en a fait le chef-d’œuvre que l'on sait.

En comparant le livre et le film, des différences fondamentales apparaissent. Le travail d’adaptation a transformé l’écrit de Daniel Wallace en un film hollywoodien grand public[3]. L’objectif de ce mémoire est de montrer comment s’est effectuée cette transformation.

Pour ce faire, on observera dans la première partie les différences apparues entre le livre et le film. Nous regarderons leurs genèses et objectifs propres. Ceci permettra de définir leur processus d’écriture, et les causes qui ont amené les deux œuvres sur le marché. Afin d’avoir les bases nécessaires à l’étude de l’adaptation, nous observerons successivement comment plusieurs lieux du livre se retrouvent compactés en un seul dans le film, et comment par le même procédé, un personnage se retrouve éclaté en trois.

Dès lors, la seconde partie nous conduira du livre au scénario final. Nous étudierons en premier lieu la structure qui a connu des changements entre l’œuvre originale et cette première adaptation. Dans cette première sous-partie, nous nous baserons sur le texte de Joseph Campbell : Le héros aux mille et une face, un ouvrage aux mêmes ambitions que celui de Vladimir Propp. Cette étude expliquera pourquoi certains éléments se sont déplacés ou ont été modifiés. En second lieu, il faudra définir la métamorphose des personnages. Nous prendrons pour exemple les protagonistes et les deux mentors du scénario afin de comprendre comment leurs évolutions ont modifié leurs objectifs. Enfin, nous nous interrogerons sur le genre mis en place par John August. Cette sous-partie nous permettra de pointer la modification principale mise en place par le scénariste et expliquera la plupart des choix présents dans le scénario et la mise en scène qui en découle.

La troisième partie sera consacrée à l’investissement du réalisateur dans la mise en scène et le montage. Elle montrera que Tim Burton peut tirer le scénario du côté du " film d’auteur ". Il faut comprendre comment il s’est impliqué dans chacun des personnages, non seulement à cause de ressemblances avec sa vie personnelle, mais aussi avec les thèmes qu’il affectionne. Ce qui nous permettra une petite liste de thématiques non exhaustives développée depuis ses premiers films. Enfin, nous regarderons comment le réalisateur finit par oublier le scénario au profit du film, de son film, au travers des imaginaires, des réflexions et des scènes qu’il a coupées.

Nous serons alors à même de définir ce film non en tant que " film hollywoodien grand public ", mais en tant que " film hollywoodien d’auteur ".

notes :

1. Daniel Wallace, Big Fish, A Novel of Mythic Proportions ; traduit de l’américain par Laurent Bury aux éditions Autrement.

2. Truffaut, François, ``Une certaine tendance du cinéma français'', In : Cahiers du cinéma n°31. 

3. " film hollywoodien grand public " a des accents mélodramatiques prononcés, développe un imaginaire et réfléchit sur des valeurs manichéennes. Ces trois axes sont à même de capter l’attention du plus grand nombre.

La suite est à cette adresse : http://tomthomaskrebs.canalblog.com/archives/2010/09/16/index.html

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